Trente ans au service des citoyens
Une nouvelle année s’achève. 2024 verra les trente ans des ALE et, pour beaucoup de nos membres, il s’agira aussi des vingt ans de leur section titre-service.
Ces trois décennies n’ont pas été une sinécure. Bien que nous ayons rempli les diverses missions qui nous ont été confiées avec des moyens largement bloqués, un discours de délégitimation persiste tant sur le plan politique que syndical.
Nous retiendrons deux éléments, le mépris affiché à l’égard du secteur associatif – dont les ALE – à l’occasion des auditions sur les TS auprès de la commission emploi du parlement et l’absence d’augmentation de l’indemnité perçue par les prestataires ALE en Wallonie alors même que la communauté germanophone y est parvenue.
Alors que l’on parle, et constate, des difficultés à convaincre de nouveau prestataires, l’indemnité ALE est restée bloquée au montant de début 2000 !
En attendant les ALE souffrent que ce soit au niveau d’une structure juridique qui ne cesse de voir surgir des obligations tant administratives que fiscales (voir plus bas) que sur le plan humain avec un personnel qui doit aller chercher toujours plus en lui l’énergie pour continuer à informer et gérer des personnes de plus en plus précarisées à qui il n’a, soyons objectif, quasi rien à proposer.
En matière de titre-service, les auteurs d’études ont beau, et c’est d’autant plus intéressant que depuis la régionalisation la Wallonie s’abstient de se pencher sur les ALE comme acteur à part entière du secteur, souligner que nos structures sont globalement les plus respectueuses et les plus appréciées par les aides-ménager.ères, nous disparaissons confronté à la concurrence des mastodontes du secteur et aux subsides généreusement octroyés aux entreprises dites d’insertion.
Au-delà, la réforme de la taxation des ASBL et de nouvelles obligations relatives aux administrateurs (voir un formulaire type dans la partie « documents utiles » de l’extranet ici) accroissent encore les démarches qui nous incombent au détriment d’activités plus créatrices de valeurs sociales.
Tout n’est pourtant pas sombre, car les ALE se battent.
À mesure que le Forem prend conscience des difficultés à toucher le public des demandeurs d’emploi de longue durée (plus de 40% des demandeurs d’emploi wallons), la pertinence de structures locales souples avec lesquelles nouer un partenariat se fait jour.
Il est d’ailleurs piquant de lire dans la presse les projets du ministre Dermagne en matière de « Territoire zéro chômeur » ressemble à s’y méprendre à un retour à la mesure ALE.
Oserions-nous suggérer à nos ministres de l’emploi de se concerter et de se souvenir (s’ils veulent mettre en place une mesure efficace et transpartisane qui permette l’insertion sociale et professionnelle des publics éloignés des attentes actuelles du marché du travail) qu’ils ont toujours en Wallonie et à Bruxelles des ASBL dont c’est la mission de base depuis l’origine et qui n’attendent qu’un réinvestissement pour se redéployer ?
Même s’il demeure des malentendus, c’est avec plaisir que nous fûmes une grosse septantaine de représentants.es d’ALE de toute la Wallonie a nous réunir en soirée à Namur pour évoquer l’avenir (voir le compte-rendu ici).
Des mesures d’avenir
Cette première approche devra sans doute s’articuler avec une journée d’étude sur laquelle nous avons commencé à travailler au sein du conseil de la PAW.
Par ailleurs, la Région wallonne vient d’augmenter la valeur de remboursement des titres-services. C’est un pas… tardif, mais c’est un pas. Encore s’accompagne-t-il de nouvelles obligations – comprenez de nouvelles dépenses – à charge des entreprises. S’il existe une réelle volonté de défendre un « modèle wallon » des titres-services, il conviendrait aussi de faire droit à la demande du monde associatif de bénéficier au moins des chèques formations.
Sur le plan plus pratique, Julien, notre coordinateur pédagogique, prend ses marques et une première demande de subsides pour des formations à l’attention de nos publics de prestataires. Il a également mis au point, avec des formatrices issues de nos sections titres-services, une demande d’agrément pour une formation sur l’hygiène dans le travail ménager.
Nous en profitons pour vous rappeler que la PAW vous propose déjà deux formations agrées données par des professionnelles du secteur qui se déplace dans toute la Wallonie. N’hésitez pas à faire appel à elles et à prévoir une place pour des formations faites par des ALE pour des ALE dans vos plans 2024 (voir ici).
Le dossier des prestations encadrées, porté depuis plusieurs mois par une collègue dont la modestie m’interdit de citer le nom, atterrit enfin. C’est avec plaisir que la PAW réfléchit maintenant à la meilleure manière de soutenir vos initiatives en la matière.
Au niveau de la coordination de la PAW, l’ALE de Tournai, qui avait aimablement accepté d’assumer la tâche aux origines de la plateforme, nous a fait part de la charge de travail que cela occasionnait pour sa seule équipe. Après discussion, le conseil d’administration a préféré la décharger de cette mission. Provisoirement, les membres se sont répartis des tâches qu’ils gèreront, cela va sans dire, à titre bénévole moyennant le remboursement des frais éventuels.
L’ALE de Tournai – à travers sa directrice – garde bien entendu son rôle de secrétariat au sein du conseil d’administration.
Enfin, la section « documents utiles » de l’intranet de la PAW s’enrichit d’un nouveau visuel destiné à servir de bandeau Facebook et de la mise à jour de ceux des années précédentes afin de vous permettre de présenter vos vœux à vos clients et bénéficiaires. Ils sont libres de droits et peuvent donc aisément être téléchargés.
Mais, laissons là ces multiples défis pour nous concentrer sur l’essentiel en cette période de fin d’année : nos proches, parents et amis.
C’est donc avec beaucoup de plaisir que Marc et moi, au nom du conseil d’administration, vous souhaitons de bonnes fêtes et une excellente année 2024 !
Marc et Jean-Michel
Co-présidents