Préparer l’avenir
Le lecteur régulier de notre newsletter, comme l’observateur attentif de la vie politique wallonne, aura peut-être noté que diverses modifications tant administratives qu’économiques changent sensiblement l’environnement dans lequel les ALE évoluent.
Ces réformes éparses, et non concertées, pèsent sur la viabilité des sections titres-services. Elles augmentent la responsabilité des conseils d’administration de l’ensemble des ALE wallonnes.
La PAW n’est pas aveugle à ces évolutions, mais nous ne souhaitons pas non plus nous enfermer dans une opposition stérile qui ne résout rien.
Trop souvent, nous constatons que nombre d’ALE semblent ignorer les réalités économiques du secteur des titres-services et se reposent, ou se sont reposées, sur leur bas de laine en espérant des jours meilleurs.
Des défis renouvelés
Je pense qu’il convient d’être conscient de la montée en puissance des acteurs commerciaux. Il n’est pas rare qu’une entreprise comporte plus de 1.000 salariés lui offrant des moyens financiers importants et permettant des économies d’échelles.
En parallèle, légitimement, l’autorité publique accroit les obligations en matière de bien-être au travail d’un secteur largement subventionné. Les organisations syndicales poussent, elles, à une amélioration des rémunérations.
Enfin, et ce n’est pas le moindre des obstacles, nous rencontrons tous des difficultés à recruter. Cette situation pourrait être structurelle. Elle nous impose de repenser nos manières d’être et de faire afin de répondre aux critiques, parfois légitimes, que la société adresse aux titres-services.
La mesure ALE, et donc les ALE dites traditionnelles, ne sont pas épargnées par ces changements. Si le rythme est plus lent, les ALE sont bien les employeurs des prestataires ALE et une série d’obligations découlent d’un contrat de travail un peu trop légèrement présenté comme purement formel.
Par ailleurs, elles gèrent déjà des données privées sensibles. L’arrivée du dossier unique rend obsolète l’actuelle convention. Qui parmi nos membres sera capable d’endosser le rôle de délégué à la protection des données et de l’exercer de façon pertinente ? À défaut, quelles ALE auront les moyens de se payer les services de ce type de profil si la nécessité s’en manifeste ?
Rester indépendant
La volonté des membres de la PAW est de préserver l’indépendance et le maillage fin de nos ASBL.
Ce souhait se heurte de plus en plus, outre aux injonctions de l’administration de tutelle, aux réalités économiques. Plus personne ne peut voir le secteur des titres-services comme la poule aux œufs d’or générant de plantureux et rapides profits. La marge bénéficiaire horaire est désormais inférieure à 1,00 € pour les entreprises les plus rentables.
Une marge obtenue grâce à des montages financiers et sociaux complexes, mais aussi par les économies d’échelles importantes. Il n’est donc pas surprenant que la concentration des acteurs s’accélère à mesure que la rentabilité diminue.
Réagir pour ne plus subir
Face à cette situation, les ALE, généralement individuellement de petites tailles (moins de 100 salariés) sont fort démunies.
Quatre options semblent s’offrir à elles : un refinancement spécifique par l’autorité publique sur le modèle des EI ; le regroupement de leur section TS dans une nouvelle structure ; la cession de leur section TS à un acteur plus important ou l’aveu de faillite à plus ou moins brève échéance.
La PAW vous propose pourtant une cinquième option : le groupement d’employeurs.
Le groupement d’employeurs (GE) est un dispositif de mutualisation des ressources humaines entre plusieurs entreprises qui se partagent les temps de travail et les coûts inhérents à la mise au travail et à la formation de ces travailleurs.
Ce modèle, comme vous le lirez dans la présentation, a le mérite de permettre de mutualiser, à la carte, les frais d’encadrement tout en respectant nos particularités.
Pour moi, après les études que nous avons menées en interne, l’année 2023 doit être celle de la mise en œuvre avec les ALE pionnières. Il convient de créer l’ASBL actuellement baptisée “ALE services” et de la faire reconnaitre.
ALE services, c’est un nom provisoire et n’hésitez pas y aller de vos propositions si vous le souhaitez.
Vous trouverez dans la partie documents utiles un projet de statuts finalisé, une plaquette explicative et une présentation interactive (ici).
J’invite donc les conseils d’administration intéressés à me contacter (0494/908082 ou jean_michel@aleherstal.com) afin que nous puissions clarifier ensemble les modalités pratiques de notre action et rapidement avancer.
Une telle initiative fera des ALE des acteurs innovants de l’économie solidaire. Elle nous apportera une autonomie plus grande tout en nous outillant pour faire face à l’avenir.